Aminé

OnePointFive

Si on juge un artiste par les références qu’il cite, on ne peut que se prendre de sympathie pour Aminé. Sur ce dernier projet, ses clins d’œil à Jack Black, Lucy Liu, Chingy ou encore Paper Boi (le rappeur de la série Atlanta) reflètent ce côté geek et étudiant du rap qui lui donne une place un peu à part. ONEPOINTFIVE se situe jusque dans son titre dans une marge indéfinie qui hésite entre une posture fanfaronne et matérialiste plutôt banale et un intimisme humble et sans fard. Tout ne fait pas mouche sur cet album, et les tentatives de morceaux légers peuvent aussi bien être irrésistibles que tomber un peu à plat. Moitié amusé, moitié blasé, Aminé donne un peu l’impression d’un bon élève qui cherche à s’encanailler mais fournit assez d’efforts pour prouver qu’il est bon et peut faire des titres avec plus de substance s’il le veut. On le préfère sans doute quand il fait preuve de sensibilité, mais on ne boude pas pour autant ses morceaux bêtes et méchants. Toute la question est de savoir si Aminé exploite cet entre-deux ou le subit. Est-ce qu’il sait ce qu’il fait, est-ce qu’il se trompe lui-même ? En tout cas, ce jeu trouble fait de lui un artiste à suivre.

David

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