Un personnage charismatique et du story-telling authentique.

Toute la beauté des doutes artistiques capturée en un Compact Disc.

Une bonne vieille mixtape brute et interminable. Juicy J ne prend pas une ride, Juicy J est immortel.

Aboutissement de ses projets précédents et retour à un son viscéralement new-yorkais, P2 montre un Dave East affuté, entre storytelling et introspection.

Plus posé, mais toujours plus inspiré, Grems livre sur Sans Titre #7 la meilleure synthèse de ses vingt années de carrière, entre rap technique et embardées électroniques.

Échappé de son groupe l’Or Du Commun, Swing se présente en solo avec un disque inspiré et sensible. Du rap doux pour les pensifs.

« Rien ne change à part les saisons », rappait Fabe. C’est partiellement faux : celles d’Evidence offrent toujours des albums comme une pluie printanière, généreuse, rayonnante, et qui irise son boom-bap en teintes vives sur ce troisième opus.

Quelque part entre la Californie des années 90, les rythmiques de No Limit et le mafioso rap, Payroll Giovanni délivre à la fois un album de hustler élégant et un synthèse réussie de toutes ses influences.

Il y a dans ce vrai album le recto et le verso du succès : le Sofiane des freestyles crapuleux et celui seul et torturé, qui cherche un peu de profondeur derrière toute cette agitation.

Kendrick Lamar a encore réussi son coup en donnant une cohérence à un projet qui réunit des artistes de tous les horizons. Solide.

Il a changé de blaze mais Othello roule toujours pour le rap et pour le Seigneur, qui le lui rendent en lui permettant de sortir de la musique plutôt cool.

Black Milk est toujours parmi nous, fait partie des meubles, et ses albums sont de mieux en mieux.

Dans la veine 70’s pimp crade et poussiéreuse du premier volet, Roc Marciano signe un deuxième opus de haute volée et lance son année 2018 de la plus belle des manières.

On parle beaucoup de l’oncle raciste qui s’illustre lors des repas de famille, moins du tonton qui a eu maille à partir avec la justice et qui te raconte deux ou trois « trucs » une fois qu’il a un coup dans le nez. Lordy by Nature c’est ça, avec de la musique de film d’horreur en fond sonore.

Son sourire annonce des orages, ses yeux des averses. Le Sevranais passe du cri au chantonnement doucereux, de la violence à la peine, du storytelling au son pour danser dans une mixtape qui reste dure, sans pitié. Il avait prévenu : « ce n’est pas le plus mignon qui sera le plus tendre« .

Le résultat d’une crise de la quarantaine créative.

Le rap de crapule se porte bien. Westside Gunn, Conway et Roc Marciano sont encore au top que la relève arrive déjà avec CRIMEAPPLE, son spanglish et son talent pour le storytelling en bandoulière.

Dans un disque futuriste qui pourrait très bien inspirer Andrew Nicoll à réviser son Anon ou à donner une suite à Bienvenue à Gattaca, Zippo transpose aux machines le droit à la déconnexion et déjoue la fuite spatiale d’Elon Musk.

Avec Rémy, le rap de rue a un pied en 1998, l’autre en 2018, le tout sous l’œil bienveillant de Mac Tyer.

Un titre comme ça, c’est ce qu’on appelle « annoncer la couleur ». Le son des coupe-gorges.

Dirigé par Ikaz Boi, Triple S renouvelle – ou du moins améliore la recette du 13Blo Gan – et si les textes tournent toujours autour des mêmes thèmes, les mélodies entêtantes de cette tape rappellent des comptines, donnant au tout une saveur unique dans ce trap game francophone.

Sensible et exubérante, hautaine mais accessible, Cardi B a réussi avec son premier album, imparfait mais attachant, à créer l’album que d’autres n’ont jamais effleuré.

Il n’est pas encore le meilleur dans son registre, mais Leto est un travailleur, et les efforts qu’il a fournis sur cette mixtape réalisée par Katrina Squad sont payants.

Le dictionnaire propose trois définitions du mot vertige. C.Sen en rajoute une quatrième : s’offrir une prise de risque entre altitude et gravité sur des productions éthérées.

En plus de morceaux qui ont fait son identité musicale, le storytelling et les titres coups de poing, Médine prend des risques pour offrir un sixième album plus personnel et spontané.

Difficile à imaginer, mais pourtant vrai, rencontre du troisième type dans notre stéréo.

Rookie dans l’âme, 404Billy se présente sur Hostile comme l’un des meilleurs nouveaux rappeurs sombres et techniques de l’hexagone. La preuve : il a tapé dans l’oeil de Damso.

En attendant Thugs of anarchy. le rappeur de Champigny livre quinze titres, quintessences d’un rap pur, dur et politique avec hargne et intelligence.

Le rappeur du Nord a gagné le pari de contenir toute son authenticité et son souci du détail dans un projet résolument solide et moderne. Le feu sous la glace.

Conspué par certains, Post Malone aura pourtant sorti l’un des meilleurs mélanges entre rap et pop music de l’année. Un hybride autant fascinant que repoussant pour une partie des auditeurs mais qui mérite d’être écouté.

Le premier album d’Express devenait presque une arlésienne, mais enfin le rappeur parisien l’a sorti, et c’est une vraie douceur, entre influences antillaises et inspiration 75019.

Sur JP3, la rappeuse new-yorkaise Junglepussy narre les hauts et les bas de sa vie de femme noire américaine célibataire sans tomber dans le balourd. Un disque aussi important dans le discours que fun dans la forme.

Vrai bijou d’expérimentation, le premier album de Playboi Carti est aussi simple dans sa forme – quelques mots répétés sur des prods hypnotiques de Pi’erre Bourne – que fascinant dans le fond. 100% étourdissant.

Quand une mixtape est frustrante parce qu’elle est trop courte, c’est bon signe.

L’élève assidu du rap d’Atlanta (trois projets cette année !) a sorti avec son premier album sa meilleure carte de visite, entre camaraderie, blues de bicraveur et flamboyance.

2019 est déjà là mais le style de Fdy Phenomen est encore « cette citadelle imprenable, depuis le tcherno, depuis le grenaille. »

Remis de l’échec collectif Slaughterhouse, Joell Ortiz a trouvé avec Apollo Brown le producteur idéal pour disserter sur ses options de vie, au son de ses racines new-yorkaises millésimées.

Dans cet EP 8 titres, Sheldon ne joue aucun rôle et propose ce qu’il fait de mieux : un rap imagé conçu pour marque les esprits.

Sans doute destiné à rester mineur à l’échelle de la monstrueuse discographie de son auteur, Ye demeure un disque passionnant rempli de ces coups de génie dont seul Kanye a le secret.

Ça ne tourne pas très rond dans les cranes de ces deux garçons et franchement on aime ça.

La scène de Los Angeles est caractérisée par le croisement des styles. Kiefer est au carrefour de toutes ces choses.

Sans être tout à fait le magnum opus attendu, Jay Rock signe avec Redemption son meilleur album à ce jour, le plus cohérent et consistant. « WIN » n’a pas fini d’ambiancer les vestiaires des rencontres sportives.

Rien que pour cette pochette inspirée par Teddy Pendergrass, Freddie mérite notre attention.

Keep That Same Energy est le dernier des cinq EP’s produits par Kanye West sortis entre fin mai et fin juin 2018. Il se place sans mal dans le haut du panier tant est merveilleuse la symbiose entre les samples soulful de Kanye et la voix envoûtante de Miss Taylor.

Cinq titres, aucun temps faible, aucun temps fort, c’est haut de bout en bout : Riski plane au-dessus de tout.

Vingt-sept titres, cela peut sembler long mais il fallait bien ça pour contenir la folie créatrice de l’étoile filante de Grape Street, avec un clin d’œil à 2Pac comme ultime pied de nez.

Beaucoup trop productif pour être parfaitement constant, Jul parvient encore à des coups d’éclats et à des surprises, et Inspi d’ailleurs en compte un bon nombre.

S’il y a une caractéristique qui ressort de la musique de Buddy c’est la simplicité. Porté par la production d’orfèvre de Mike & Keys, le rappeur de Compton chante le quotidien les pieds sur terre et la tête dans les nuages.

Après un Humble Beast dense et appliqué, G Herbo semble libéré de toutes contraintes sur les productions froides de Southside et s’autorise enfin à lâcher les freins et à partir en roue libre.

Un grand brassage d’influences produit à la perfection. Le blockbuster de l’année.

La preuve que malgré tous ses égarements, Kanye est toujours là, quelque part.

DJ Muggs a reformé son gang sur fond de productions granuleuses et crépitantes, de basses profondes et de samples monstrueux offerts à l’équivalent rap des FBI Ten Most Wanted.

Le rappeur Ka s’associe au beatmaker Animoss le temps d’une virée élégiaque dans les ruelles houleuses de Brownsville. Les sirènes n’ont jamais été aussi belles.

Banger égyptien en ouverture, montée au ciel en fermeture avec entre les deux, des menaces, des tatouages, du haschich et une production mi-gangsta mi-psychédélique parrainée par DJ Muggs qui déclare à propos de B-Real et Sen Dog : « nobody can make them sound like me. »

Quand hyper sensible rime avec hyper efficace : sévère branlée boom-bap foutue à cœur ouvert et avec le sourire par une MC d’Orlando.

Il y a l’albatros de Baudelaire, le goéland de Richard Bach et le Livingston d’Iraka, qui déclame un verbe à la fois viscéral et détaché, ni totalement dans le clan du slam, ni totalement dans celui du rap.

Voilà peut-être la véritable renaissance d’un artiste au parcours en dents de scie depuis l’échec critique de Lasers. Drogas Wave est plus que l’ambitieux fourre-tout cryptique et boursoufflé qu’il peut laisser paraître : c’est une authentique ode à la liberté artistique.

Le sixième album de tonton Rim’k expose une expérience de taulier et une capacité d’adaptation à toute épreuve.

Après ses errances nocturnes, Népal passe enfin son grade de maître d’un rap épuré et cryptique avec ce nouvel EP. Avant la ceinture noire d’un premier album en 2019 ?

Pour marquer le coup de son arrivée dans l’écurie TDE, le label ressort le premier disque de Reason paru en 2017. There You Have It n’a rien perdu de son éclat et laisse entrevoir tout le potentiel du rappeur de Carson Californie entre les mains d’Anthony Tiffith.

Mélodieux et intriguant, le premier album studio de Gros Mo est une invitation dans l’univers vaporeux du Perpignanais.

On n’y croyait plus, on redoutait presque qu’il sorte, et finalement c’est une belle surprise.

Les rookies de Vallejo se paient le luxe de sortir deux albums en un an et sur ce deuxième opus d’explorer toutes les combinaisons que leur versatilité et leur jeunesse leur permettent.

Le lyriciste bantou revient aux fondamentaux et propose un album cohérent, classique dans la forme et qui prône l’amour des siens.

Surprise motherfucker ! Alors qu’on ne pensait pas le revoir avant quelques années, Marciano dégaine un deuxième disque, au son rugueux et léché, que l’on peut considérer comme la véritable suite de Reloaded après la « parenthèse » des Rosebudd’s.

Une compilation par définition hétérogène en termes de qualité musicale, mais déjà historique pour le virage qu’elle propose au rap français : le collectif plutôt que le starsystem, l’unité plutôt que les clashs.

Si en France, on utilise de plus en plus souvent le terme de rap de proximité, la leçon est définitivement à prendre sur les rives des Twin Cities.

Avec ce premier album solide et stimulant, PLK fait un énorme pas et n’est plus très loin de faire sont entrée dans la cour des grands.

Reposant sur des formules proches, Mudboy est le négatif de Die Lit de Playboi Carti : agressif, bruyant, viscéral. La nouvelle musique rap sous capuche.

Carbone 14 est comme une énergie fossile qui a pris quatre-cent ans pour se créer, et se consume lentement sous l’effet combustible des textes denses de Lucazz et des prods foisonnantes de Pandemik Muzik.

Dans certains cas, la patience paie.

Cerise sur le gâteau, Roc s’associe à DJ Muggs le temps d’un onze titre chiadé produit d’une main de maître. Gris et abrasif, Kaos renouvelle la formule de Marciano sans jamais en évincer l’ADN fondateur.

Dans un album bâti sur une remise en question artistique et un bilan personnel, Flynt éclaire sa vie.

L’état de grâce d’un artiste trop souvent négligé.

Rendez-vous avec la Sainte Trinité, un rêve éveillé pour tous fans.

Le rappeur et le pianiste s’unissent pour offrir un projet qui nous plonge tout en légèreté dans les profondeurs des sentiments.

Ses automatismes d’écritures, ses références et ses gimmicks ont beau être pillés par ses concurrents, Freeze Corleone est le seul capable de proposer un disque aussi dense que Project Blue Beam.

Il y a des rappeurs-acteurs qui feraient mieux d’arrêter l’un des deux métiers : Kofs n’est pas de ceux-là.

Les confidences d’un narcotrafiquant repenti.

Un titre incompréhensible, une cover du même acabit, mais Black Josh a pourtant décidé de faire les choses de façon propre et organisée sur cet album, où le Mancunien semble avoir trouvé sa voie.

Un EP prometteur aux tons gris brumeux de Roubaix, coloré par un joli featuring funk avec Anas et Krilino. Libérez ZKR.

Vingt-trois minutes de crack.

La malice incarnée dans un corps chétif.

Chez les artistes, la vulnérabilité est une vertu.

Hatrize froisse les cordes vocales de l’autotune, crypte le ciel et place la nation au volant du crashtest en attendant qu’elle parte en tonneau. « Harnache le ciel au cas où nos têtes sèment le trouble. »

Son intitulé résume bien l’album de Lyrrix… Dehors, drogue, deal, triplet flow entre français, anglais et créole, les rues ensoleillées de Pointe-à-Pitre dans ce qu’elles ont de plus noir.

Sorti de prison grâce au soutien populaire d’ une partie de l’Amérique, Meek Mill revient sur Championships avec une rage de vaincre inégalée. Sa musique ne s’en porte que mieux.

Tout ce qui a privé K.A.A.N. du titre de l’album de l’année c’est Damu, son propre patron, qui a décidé que 2018 c’était pour lui.

ATK n’a pas inventé un stéréotype – le boom-bap aux boucles instrumentales mélancoliques – mais un son intemporel. Les frissons procurés par ce retour plus que réussi en sont la preuve.

Jeune rookie venu de Nantes, Hicham démontre avec son premier projet que la technique est toujours l’un des atouts indispensables d’un rappeur.

21 Savage est venu chambouler nos tops de fin d’année sans complexe.