Si l’ancien membre d’Odd Future n’a jamais été réfractaire à l’introspection, Flower Boy est sans doute la clé de son jardin secret. Et la balade, étrangement, n’y est pas désagréable. Non pas que les précédents albums de Tyler ne valent pas le coup, loin de là, mais ils étaient autrement moins engageants. Ici la production se fait plus harmonieuse, plus avenante et permet au créateur de se livrer comme jamais il n’avait encore osé le faire. Certes, il retrouve parfois ses accès de hargne (les très bons « Who Dat Boy » et « I Ain’t Got Time »), mais la confession prend régulièrement le dessus sur l’agressivité dans Flower Boy. Il y sera question de ses états d’âme, de sa sexualité équivoque, des bons et mauvais côtés de son succès, ou encore des affres de la solitude sur le superbe « 911 / Mr. Lonely ». En sortant de sa zone d’ombre et de sa zone de confort sans toutefois perdre la bizarrerie si fascinante qui caractérise son personnage, Tyler rend sa musique plus profonde et, paradoxalement, plus accessible. De cette alliance idéale ressort ce qu’il convient d’appeler son meilleur album en date. – David2