Jay-Z
4:44
« C’est personnel. Au fond, ce sont des mémoires qu’on s’écrit soi-même dans des cahiers. » Une seule interview accordée de toute sa vie, et Pablo Picasso donnait là quelques perles pour s’approprier ses tableaux. Des mémoires personnelles. Dans son treizième opus solo, JAY-Z dessine une toile précise. Pas une mesure en trop. À la recherche de la rime parfaite (« I’m not black I’m OJ… Ok »), une façon de faire qui rappelle les lithographies de Pablo, des traits affinés jusqu’à obtenir la courbe absolue. 4:44 est la résolution d’une équation. La dernière ligne d’un Rubik’s Cube qui s’aligne. Le fruit d’une carrière aux vingt bougies. Dépouillé de ses artifices habituels, JAY-Z enlève un poids de sa poitrine, s’assoit à notre table et exprime une pensée enfin claire, qui, de manière rétrospective, contredit, ricoche, encense des tons parsemés sur des toiles antérieures. De la construction du mythe, JAY-Z, à l’homme, Shawn Carter, 4:44 est une clé pour percer l’âme de son auteur. – ShawnPucc