Ichon
Il suffit de le faire
Il suffit de le faire. Ce n’est pas que l’intitulé d’un disque, c’est un credo, une profession de foi, la façon de vivre d’Ichon. Le Bon Gamin qu’il est, décidé à s’accomplir, a fait sienne une devise aux allures de lieu commun. Au long des dix-huit titres qui compose son disque, Ichon dessine son environnement, développe ses pensées et jette quelques lignes de poésie. De cette profusion pourrait émaner une forme de confusion, un fatras dans lequel chacun aurait tôt fait de se perdre. Pourtant, l’agrégat d’idées d’Ichon se transforme en une construction musicale solide, suivant les plans de Myth Syzer, un architecte aussi créatif que rigoureux. Ses beats constituent les jointures d’Il suffit de le faire, sans quoi l’album partirait peut-être dans tous les sens, à l’instar d’un interprète sans limites. Ichon se veut libre, il fait son argent à droite à gauche, voyage ici ou là, défile pour une maison ou une autre, et lorsqu’il se met à rapper, ce ne sont pas les codes qui l’encombrent. Alors il chante, fait tomber ses rimes où il l’entend, et laisse l’audace faire le reste. Sans calcul, et c’est tout ce qui compte. – B2