Nate Dogg en 6 titres
Décédé le 15 mars dernier, Nate Dogg restera dans les mémoires comme l’une des voix les plus reconnaissables du rap west coast, et l’un de ses plus grands faiseurs de refrains. Un aperçu en quelques titres qui ont bercé notre adolescence.
Nate Dogg – « I Got Love » (Music & Me, 2001)
Nathaniel D. Hale était connu, reconnu et célébré comme l’un des meilleurs faiseurs de refrains du rap. Au summum de sa cote de popularité, rares étaient les titres où il pouvait exprimer de la première à la dernière mesure son talent de crooner G-Funk, même sur ses propres albums. « I Got Love » prouve pourtant que l’autre chien de Long Beach avait la carrure pour tenir de bons morceaux tout seul. Porté par un sample d’un des meilleurs titres de Donny Hathaway, un légère flûte funky au refrain, et le style unique de Bink!, « I Got Love » démontre toute la nonchalance chaleureuse de ce bon vieux Nate dans ses chroniques de maquereau de la ville des anges. — Raphaël
Warren G ft. Nate Dogg – « Annie Mae » (Take a Look Over your Shoulder (Reality), 1997)
Il y a un passage de « Regulate » que je n’ai jamais vraiment pigé mais qui résume assez bien le G-Funk : « The rhythm is the bass, and the bass is the treble. » L’idée que la basse et les aigus ne fassent qu’un résume aussi la complémentarité de voix qu’avaient Nate Dogg et Warren G. Après le carton « Regulate », les deux compères n’avaient jamais raté une occasion de partager d’autres pass-pass vocaux. Exemple avec « Annie Mae », titre d’ouverture de Take a look over your shoulder (Reality), deuxième album de Warren G. Cousin éloigné du « Bitches ain’t Shit » de Dre, le morceau ne sera jamais un single. Un mal pour un bien : Quatorze ans plus tard, « Annie Mae » est épargné de l’usure du temps subie par « I Shot the Sheriff » et « What’s Luv », les énormes reprises qui ont assuré le succès (et la sale réputation) du disque. — JB
Snoop Dogg ft. Nate Dogg & Kurupt – « Ain’t No Fun (If the Homies Can’t Have None) » (Doggystyle, 1993)
Nate Dogg, l’homme moelleux qui faisait passer le foutre pour du sirop d’érable. Comme sur l’une de ses premières apparitions discographiques, préliminaire multiplatine où sa voix suave giclait sur un refrain doucement funky des immondices sans pareil. Ça commence par « Quand je t’ai rencontré la nuit dernière, bébé » pour finir par « Si tu ne peux pas baiser aujourd’hui, allonge toi et ouvre la bouche« , en passant par un délicat « Tu me lèches aussi les couilles. » Le tout incomparablement enrobé d’un flow fraîchement cadencé, onctueux, où la moins anglophone des puritaines tomberait en pâmoison sous la sensualité naturelle de la voix du daron. — Shadok
DJ Quik ft. Nate Dogg – « Black Mercedes » (Trauma, 2005)
Nate Dogg avait la voix idéale pour raconter des histoires de player auxquelles on a envie de croire immédiatement, mais il avait surtout un don pour les mélodies chavirantes et hypnotiques. Sur ce morceau tout en douceur, il accompagne avec légèreté DJ Quik et ses frasques de séducteur. Chaque phrase est interprétée avec style et, prise séparément, pourrait servir de refrain. Jamais mielleux, jamais fade, le chant de Nate restera comme le chant classieux par excellence. — David
Eminem ft. Nate Dogg – « ‘Till I Collapse » (The Eminem Show, 2002)
La génération Rocky Balboa aura eu le « Gonna fly me now » de Bill Conti pour gober chaque matin un œuf cru, partir en footing dans les rues d’une Philadelphie réelle ou fantasmée, et revenir donner l’accolade à des carcasses de bœufs frigorifiés… La génération post-Mike Tyson, elle, aura eu « Till I collapse ». Une prod en forme de charge implacable de bisons velus du Dakota, le déboulé sous camisole d’Eminem et la berceuse bonhomme de Nate Dogg pour chapeauter le tout. Combien de milliers de blocs de pompes et d’abdos au son de « Till the roof comes off, till the lights go out, till my legs give out, can’t shut my mouth… » ? — Anthokadi
Nate Dogg ft. Snoop Dogg & Warren G – « Friends » (G-Funk Classics, Vol. 1 & 2 , 1998)
Les refrains de Nate Dogg ont été l’empreinte même du hip-hop pendant plus de dix ans. Chaque hit dont tout le monde parle dès qu’on évoque le rap, chaque fameux classique du Docteur est très souvent accompagné de la silhouette du chanteur qui ne sourit jamais. Mais pourtant malgré ce statut de star planétaire, il paraissait toujours en retrait, n’en faisait jamais trop comme si la musique n’était pour lui qu’une affaire de passion et de spiritualité. Pour garder un souvenir parfait de cet artiste à part, je vais mettre « Friends » à fond, un track calme, une histoire d’amis partagée avec Warren G et Snoop, les potes qui l’ont propulsé, le 213, Long Beach, California. Un peu de liqueur versée. Une bouteille même. — Lecaptainnemo
[…] : l’Abcdr du Son par deux fois, le Blavog, SMKA, Yellow Kid et les Haterz y vont eux aussi de leurs petits hommages […]
[…] l’on appréciait sincèrement. Ayons donc une pensée émue pour les légendaires Heavy D et Nate Dogg, pour les soldats de l’ombre Tony Hill, Slim Dunkin ou Brams, mais aussi pour Gil […]
yo sassy ways!!
+ 1 pour One More Day !
Pour moi il manque quand même « One more day » extrait de la BO de Murder was the case…
http://www.youtube.com/watch?v=pQnjfZKhIZE
Cool la sélection les gars, très belle intro Shadok 🙂
Et pour Till I Collapse, c’est exactement ça!
Par contre, no comment Akro…
sa me fait doucement rire tous les mecs qui sont la depuis le 15 sur le net et ailleurs a faire les hypocrites du genre « ah wai nate dogg c’etait ma star, j’mendormai avec ses sons tous les soirs » blah blah blah etc c’est bon les gars faut arreter a un moment, une semaine ke sa se branle de toutes parts, c’etait pas non plus l’artiste ultime le Nate, quand je vois que MEME skyrock y est allé de son (totu) petit hommage, j’ai envie de dire où étaient ces ptites ******* quand, au hasard, guru est décédé??? alors que bon c’est quand même loin d’etre le meme genre de carriere, enfin bref …
Tout à fait d’accord, PAR-FAIT ! Merci.
[…] : les web homies Lil Thugs (cf. illustration en fin d'article), ABCDR du Son (2 fois même), Le Blavog, SMKA, Yellow Kid et Haterz y vont eux aussi de leur petit […]
parfait ! 🙂