DJ Signify
Unclean vol.1

Face A.

‘Buk out’.

La scène se déroule de nuit. Une voix d’homme lance le morceau : « I’ve always been used because I’m a good guy… » ; le beat démarre ; une femme rit de ces propos, prononcés lentement, comme à bout de force. Le dialogue continue quelques instants, puis s’interrompt. Le beat poursuit sa route, seul, pendant quelques longues secondes. Une sale intuition envahit l’esprit : et si rien ne venait le compléter ?

La basse que l’on n’entendait qu’à peine se réveille doucement. Introduit par un léger scratch, le dialogue reprend. Une nappe monte lentement, et redescend au même rythme. Tout paraît anodin. Le morceau est pourtant transformé.

Le dialogue s’envenime, la nappe n’en finit pas de gagner en intensité, le beat devient oppressant… quand le morceau s’arrête brutalement sur un haussement de voix.

Dj Signify vient de réaliser un tour de maître.

Face B.

‘Motion study’.

Même intuition de départ qu’au début de ‘Buk out’. Malheureusement, la suite n’emprunte pas le même chemin miraculeux, cette fois. C’eut été trop beau. Toutefois, une ambiance se dégage du morceau, moins évidente mais tout aussi prenante. Les samples sourds se lancent puis s’évanouissent, reviennent à la charge avec plus de conviction mais s’échouent de nouveau.

‘Motion study’ – dont l’angoisse latente fait énormément penser au travail de Sixtoo et Stigg of the Dump réunis sous le pseudonyme Villain Accelerate le temps de l’excellent album Maid of gold – est le brillant pendant abstrait de ‘Buk out’.

Ce 45 tours instrumental présentant deux faces opposées d’une même noirceur est issu d’une série lancée par Bully Records. Destiné à ceux qui n’ont pas de quoi écouter / acheter tous ces vinyles, Lunch money singles les regroupe tous sur un CD : la battle via beats interposés de Sixtoo contre Simahlak, les productions des électrons libres et rares Moodswing 9 et Controller 7, la collaboration Matth/Sixtoo sous le nom Hedidglassmusic, le 7″ de P-Love et bien sûr Unclean.