Bakari plonge dans la grisaille

Avec « Sunny Dayz », morceau publié le 6 novembre, Bakari propose une entrée radicale dans le froid hivernal. Comme un saut dans une mer gelée, sans tergiverser. La grisaille est là, donc que faire hormis attendre le retour du soleil, penser à ses proches et ressasser des regrets, les yeux dans le brouillard. Le rappeur de Liège, Bakari accepte et propose un instantané de cette période bien spécifique.

Un moment pour dresser le bilan des erreurs effectuées durant les beaux jours. Le Liégeois se dévoile sur certaines phases, de sa voix singulières, qui lui permet d’incarner facilement son texte. Ces incursions personnelles se démarquent de propos plus génériques. Lorsqu’il parle des remords liés aux visites insuffisantes qu’il rend à ses parents, ou de sa jeune version contemplant le miroir, devant un reflet d’ambitions mêlées à un futur incertain. Le Bakari adulte a maintenant la vision trouble. Reste à savoir si c’est la faute de ces nuages de novembre ou de ce qu’il fume en attendant de meilleurs jours.

Dans le refrain, il adresse aussi des excuses à une ancienne partenaire, sujet tant entendu dans le rap qu’il en devient générique. La forme l’est tout autant, et, bien qu’efficace, elle rappelle son compatriote Hamza, et sa façon de laisser traîner les fins de phrases sous autotune.

Bakari a sorti quelques morceaux cette année, après un très solide album sorti l’an passé, SUPERNOVA. En 2024, il a notamment publié « BANDZ », ultra efficace pour sa faculté d’imprimer ses phases dans un pur style trap, avec aisance, suintant l’amusement. Il a aussi montré sa complémentarité en feat avec Slim Lessio, pour livrer « Minimum ». Il termine l’année avec « Sunny Dayz », et montre que, s’il peut parfois être inégal dans sa musique, il a sa marque bien précise, et un talent aussi certain que le retour du soleil.