Jeune Mort, déter’
De sa première carrière à son changement de nom, de Bohemian Club à son nouvel EP Demain est annulé, Jeune Mort revient sur son parcours, son rapport l’art et à l’écriture.
En début d’année 2024, quelques passionnés ont été embarqués dans une aventure qui allait tourner court, celle de la résurrection du mythique magazine Radikal. Malgré toute la bonne volonté d’un rédacteur en chef qui a donné beaucoup de son temps et de son énergie, malgré les promesses de financements et de partenariats, et surtout, malgré le travail de nombreux journalistes appelés à produire suffisamment de contenu pour un lancement en grande pompe, le nouveau Radikal est mort avant même son premier souffle. Mauvais départ, il ne voulait pas sortir du ventre de sa daronne.
L’interview qui suit a donc été réalisée pour Radikal en mars dernier. Jeune Mort étant d’ordinaire peu enclin à se livrer en dehors de sa musique, il a accepté pour l’occasion de s’entretenir avec un magazine qui a bercé sa jeunesse d’auditeur. Après quelques mois d’attente, et la confirmation que le magazine 2.0 ne verrait finalement pas le jour, il a été conclu, en accord avec son équipe, que cet entretien devait tout de même être sauvé des limbes d’Internet.
Auteur de trois projets courts entre septembre 2022 et décembre 2023, Jeune Mort a su en très peu de temps développer un univers singulier, entre autodestruction, pulsions de mort, et addictions néfastes. Cet entretien, réalisé au studio Winslow, nouveau lieu de travail de la 75e Session après la fermeture du mythique Dojo, est l’occasion pour lui de faire la lumière
sur les nombreuses zones d’ombre de son histoire personnelle, d’évoquer ses principales influences, et de faire le point sur ses méthodes de travail. Longue vie à Jeune Mort, belle mort à Radikal.
Abcdrduson : Avant de rencontrer ton actuel manager, la diffusion de ta musique était éparse et beaucoup de morceaux ne sortaient pas. On est à quelle période lorsqu’il commence à t’accompagner ?
Jeune Mort : J’ai du mal avec les repères temporels, je dirais environ six mois avant mon premier projet solo (ndlr : MORTUUS, septembre 2022). À partir de là, ça a pris très rapidement, j’avoue que je m’y attendais pas du tout. Je me suis déjà dit une ou deux fois que j’allais arrêter la musique. À un moment donné, ça ne rapporte rien… Ça m’a cassé les couilles, j’ai pensé à me mettre à plein temps dans la bicrave pour de vrai.
A : Tu étais vraiment dans l’optique « soit le rap, soit la bicrave », tu ne voyais aucune autre alternative ?
JM : C’est le rap ou l’illégal. J’ai arrêté l’école en troisième, j’ai commencé à traîner, à vendre. Je n’ai pas de diplôme, et tu sais comment ça fonctionne. J’ai testé, j’ai voulu travailler, j’avais envie d’enculer tout le monde. J’ai compris que c’était mort. Je veux être le larbin de personne. La débrouille, croire en soi… C’est bête à dire, mais j’ai eu raison de ne pas lâcher, parce que ça commence enfin à payer. Je me suis jamais attendu à ce que ça prenne de fou, mais je savais que j’étais pas guez’. J’ai toujours eu confiance en mon karaté, et j’ai toujours été passionné par cette musique. À onze, douze ans, je savais déjà que c’était ce que je voulais faire.
A : À quel moment le rap devient sérieux dans ta vie ?
JM : À partir de ma rencontre avec Walter. C’est un des premiers à avoir fait des sons avec Guizmo, Nekfeu, etc. C’est un mec de ma ville, je le croisais, je savais qu’il faisait du son, mais… Pour moi, c’était du rap de babtou. Tu vois le genre de réflexion complètement con que j’avais ? Il s’avère que j’ai grandi, que je suis devenu un peu moins con, on s’est rencontrés, on a parlé, et ça a été décisif dans ma vie de rappeur. Au lieu de traîner dehors, j’allais chez lui, il avait un home studio.
A : Tu rappais déjà à ce moment-là ?
JM : Oui, je rappais, mais avec des sombres gargouilles. On avait 14 ans, on parlait de rentrer avec un calibre chez toi … la bêtise, tu vois ? Grâce à ma rencontre avec Walter, j’ai été en studio, j’ai rencontré un tas de gens du rap. Ca m’a ouvert une porte et ça m’a fait me dire qu’il n’y avait pas qu’un seul type de rap. J’ai remis tout mon rap en question, j’ai tout remanié. Ma vie a changé, d’autant que j’ai vu que ça devenait sérieux pour certains, que c’était possible de manger avec ça. En plus, une forme de compétition saine s’installe entre nous, il y a une émulation collective, tu vois le genre d’ambiance ? T’es en mode « merde, il est trop chaud, il faut que j’arrive à faire mieux. »
A : À ce moment, tu rappes en solo ? Bohemian Club vient après ?
JM : C’est ça, je commence en solo. Le groupe sort son premier projet en 2015 (Bohemian Groove, NDLR), et malgré quelques passes décisives, comme les sons avec Népal ou les invitations en concerts, ça n’a pas vraiment pris.
« J’ai toujours eu confiance en mon karaté, et j’ai toujours été passionné par cette musique. »
A : Atteindre un plafond de verre avec Bohemian Club t’a fait te remettre en question pour aboutir à ta deuxième partie de carrière sous le nom de Jeune Mort ?
JM : Orus (un des membres du groupe, NDLR) a commencé à se dire que le rap lui prenait beaucoup de temps et d’argent. Il avait envie de monter des sociétés, de s’occuper de ses enfants … Il voulait arrêter de faire le guignol. Je le comprends complètement, à un moment donné il faut que ça rapporte des tal’. C’est bien mignon d’être underground, mais il faut manger, payer son loyer. J’ai réfléchi, et j’en suis arrivé à la conclusion qu’il fallait que je trace ma route. Je n’allais pas arrêter parce que mon pote ne voulait plus continuer, il fallait que je fasse mes propres trucs. Ça aussi, c’est une étape décisive.
A : Il n’y a pas de réelle rupture, la suite est en fait la continuité de ce que tu avais entamé au sein du groupe.
JM : C’est ça, je me dis juste : « Je vais faire du son, frère. » Je suis bon que là-dedans, c’est le truc que je fais le mieux.
A : Qu’est ce qui motive le changement de nom ? Tu étais crédité en tant que Zoonard jusque là, et à partir de 2022, tes projets sont publiés sous le nom de Jeune Mort.
JM : De base, mon blase, c’est Zoonard. Jeune Mort, c’est mon A.K.A quand je pose en dehors de Bohemian Club. Par exemple, j’ai déjà sorti un truc avec Walter, et comme Orus n’était pas là, j’ai mis Jeune Mort. En vrai, je trouve ce blase trop chaud. Il est stratégique ! Quand tu l’entends, il ne te laisse pas indifférent. On a deux mots qui ne vont pas trop ensemble, les réactions sont différentes, mais soit ça intrigue, soit ça te voit en bizarre, soit ça pose des questions. Dans tous les cas, on retient le nom.
A : Il a quelle signification pour toi ?
JM : [Un temps de silence] Jeune Mort, frérot. Je suis jeune et je suis mort, comme Kenny. J’ai vécu des sombres trucs quand j’étais petit, et j’ai toujours eu cette mentale, ce côté autodestructeur.
A : L’autodestruction fait partie des thèmes principaux dans tes textes, on sent que ça fait entièrement partie de toi, de ce que tu es. Tu sais d’où ça vient, tu es capable de te l’expliquer ?
JM : À six ans, j’arrive à Noisiel (77). À dix ans, je vois mon pote mourir devant mes yeux. À douze ans, je me fais planter par ma daronne, je me retrouve en foyer. À partir de là, je reviens, et ma vie, c’est que la rue. Heureusement, j’ai toujours eu la passion du rap, je ne m’en suis jamais vraiment éloigné. C’est balourd, je ne serai pas le premier à dire ça en interview, mais ça m’a réellement sauvé. Si je n’avais pas eu ça, c’est sûr que je serais parti en steak. Grâce au rap, je sais de quoi je suis capable, mais je sais aussi que j’ai des limites.
A : Tu parles de limites artistiques ?
JM : C’est ça, je ne me vois pas faire du reggae par exemple. Après, la musique est tellement en mouvement… Dans ce que je propose, j’essaye de ne jamais faire les mêmes choses. Il y a des couleurs un peu similaires, mais j’essaye de faire en sorte que ce soit ni redondant, ni ennuyeux. Ça a l’air de marcher. Quand je reçois des messages de gens qui me disent que ma musique les aide, c’est gratifiant. Je suis quelqu’un de normal, et j’arrive à aider des gens juste en rappant ma vie, c’est un truc de fou. Pourtant, ce n’est pas mon but. Je ne fais pas ça pour jouer le rôle du psychologue.
« J’ai vécu des sombres trucs quand j’étais petit, et j’ai toujours eu cette mentale, ce côté autodestructeur. »
A : De ton côté, est-ce que tu as cette réflexion qu’ont beaucoup de rappeurs, ce fameux « l’écriture est ma thérapie » ?
JM : Ouais, je pense que ça aide pas mal. C’est un défouloir. Quand j’avais 12 ans, ma vie c’était la D à un niveau incroyable. Ça m’a énormément aidé d’écrire tout ce que j’avais sur le cœur, tout ce qui passait par ma tête.
A : Ça t’a aidé à te comprendre toi-même ?
JM : Clairement, mais avant toute chose, ça m’a permis de savoir ce que je voulais faire, et d’être sûr de ce que je ne voulais pas faire. J’ai commencé à gratter à dix ou onze ans, et logiquement, ça ne ressemblait pas à grand chose. Si je devais donner des conseils à des petits, ce serait : frérot, écoute du rap et mange toi des émotions. Des fois j’écoute des mecs que je trouve trop forts mais ils ne me procurent rien. Les premiers trucs que je me suis vraiment pris, c’est Salif, Sinik, Nessbeal, Zesau… Des mecs qui envoient des émotions, et je ne parle pas forcément de tristesse.
A : Tu cites Tandem sur le titre « Pandémonium » (Avant L’aube, décembre 2022) : « J’ai trop de coeur et ça me trahit comme Mac Kregor. »
JM : Les gens pensent que je parle de MMA (Conor McGregor, figure des sports de combat, NLDR), ça me rend ouf ! En plus, ça n’a aucun sens quand tu écoutes mon texte ! Quand tu écoutes du rap, je pars du principe que tu es censé savoir qui est Mac Kregor. Je ne sais pas si les petits font leurs devoirs. Quand j’étais petit, j’essayais de le faire. J’écoutais les Sages Po’, je ne comprenais pas, ça ne me parlait pas, mais j’essayais de capter. Attention je dis ça sans aucun manque de respect, c’est juste du rap qui ne me parlait pas. C’est plus tard que j’ai découvert des mecs comme Flynt, et que j’ai compris qu’il y avait d’autres manières de se raconter, y compris en termes de pure technique d’écriture.
A : Tu as un long passif de rappeur, tu as longtemps donné beaucoup d’importance aux fondamentaux, mais ta proposition artistique se diversifie de plus en plus : effets de voix, interprétation qui tend vers le chant sur certains titres, etc. Comment tu gères cette transition ?
JM : J’aime le fait qu’on ne puisse pas m’enfermer dans une case, et qu’on ne puisse pas dire précisément ce que je fais. Je suis pas un mec de la drill, ou de la trap, ou même du boom-bap, alors que j’ai fait les trois. C’est réducteur de se concentrer sur un seul créneau, et même en termes stratégiques, c’est un mauvais calcul.
A : Tu te sens quand même capable de définir ta musique ?
JM : Je dirais : sombre, introspective. J’ajouterais aussi qu’elle porte un peu d’espoir. Il en faut toujours un peu, sinon on serait juste dehors en train de faire des trucs bizarres. Heureusement que j’ai le rap, frère. Je suis conscient que certaines personnes sont dans mon cas, sauf qu’ils n’ont rien du tout.
A : Tu as le sentiment qu’il y a de plus en plus d’espoir, à la fois dans ta vie et dans ta musique ?
JM : Bien sûr, plus le temps avance, plus je reçois de messages de gens qui me disent que ma musique les aide. J’ai presque l’impression d’accomplir une mission. Je suis très spirituel, et je me rends compte qu’il y a eu trop de moments, dans ma vie, où j’aurais pu passer de l’autre côté. C’est très bizarre que je sois encore là, en fait, et je me dis que ce n’est pas par hasard. Tous ces gens qui me reconnaissent et qui me remercient, c’est trop gratifiant.
A : C’est quelque chose que tu as vécu, plus jeune, en écoutant des rappeurs qui t’ont aidé malgré eux à aller mieux. On évoquait tout à l’heure les thématiques de l’autodestruction et de la défonce, très présentes dans ta musique. J’ai le sentiment que chez toi, ce n’est jamais récréatif, et que c’est toujours en réponse à une forme de mal-être.
JM : Il y a quand même un côté récréatif, mais pas seulement. Quand j’étais petit, j’avais un trop-plein d’énergie, et je suis quelqu’un qui cogite beaucoup trop. Les substances m’ont aidé à atténuer ce côté trop pensif, qui peut être un peu destructeur. Trop réfléchir peut t’amener à des conclusions noires. Comment on dit, « bien heureux les simples d’esprit », non ?
A : Tu en parles vraiment comme d’une béquille.
JM : Je ne peux pas le dire dans mes sons, je veux pas que les petits soient matrixés, mais ça a été une béquille de fou pour moi. Il m’est arrivé trop de trucs bresom, et ça m’a permis de ne pas devenir fou. C’est une forme de médication. J’ai été très dans l’excès, et je le suis toujours, mais c’est plus contrôlé aujourd’hui.
« J’aime le fait qu’on ne puisse pas m’enfermer dans une case, et qu’on ne puisse pas dire précisément ce que je fais. »
A : Tu penses arrêter à un moment ?
JM : C’est sûr, je me vois mal à soixante balais avec mon double-cup. J’ai envie d’arrêter, mais ça reste des addictions, et pour l’instant, j’arrive à faire en sorte que ça ne nique pas ma vie. Ça ne me fait pas rater mes séances de studio, ça m’empêche pas de bosser.
A : Depuis ton premier projet solo sous le nom de Jeune Mort en septembre 2022, les médias ont tendance à te présenter comme un rookie. À ce sujet, j’avais comparé cette évolution au fameux effet du changement de couleur sur les capsules d’héroïne théorisé par Stringer Bell (Mouv, avril 2023). Est-ce que tu considères qu’être vu comme un débutant est avantageux, ou au contraire, est-ce que tu trouves dommage d’effacer aussi facilement ton parcours antérieur ?
JM : C’est avantageux de ouf ! On ne va pas se mentir, les gens croient que j’arrive à peine. Si les gens veulent vraiment savoir ce que j’ai fait avant, ils trouvent facilement. Ce n’est pas caché. SI t’es un digger, tu vas te plonger dedans, et dans le cas contraire, tu vas rester en mode Jeune Mort, ça me va aussi.
A : La cover de No Colors (décembre 2023) me rappelle les tableaux de Salvador Dali. L’idée vient de toi ?
JM : Non, ce n’est pas quelque chose que j’ai pensé. La cover est de Tenzin, je n’ai pas spécialement donné de directives. On m’a fait des propositions, et j’ai trouvé celle-ci incroyable. Ce genre de crâne qui est toujours avec moi, c’est comme si je trimballais un genre de démon avec moi. Le trou dans la gueule, limite la balle dans le visage, c’est très Kurt Cobain ! (rires)
A : Tu ne donnes pas du tout de direction en ce qui concerne l’imagerie, les visuels ?
JM : Je suis très réaliste sur mes compétences. Je sais qu’il y a des gens qui font tout très bien, mais ce n’est pas mon cas. Je préfère me concentrer sur ce que je sais bien faire, c’est à dire écrire et interpréter. Je peux dire oui ou non pour une pochette, donner quelques mots-clés, mais je ne viens pas mettre mon grain de sel. Même si je n’ai pas d’idée précise, je sais ce que je ne veux pas, et ça aide beaucoup. Je bosse avec des gens tellement chauds que je n’ai pas tellement à m’inquiéter de ça.
A : Sur le plan artistique, est-ce que tu considères ce que tu fais aujourd’hui comme définitif, ou tu estimes pouvoir aller plus loin, faire d’autres choses que tu n’as pas encore réussi à faire ? Des thématiques que tu n’étais pas encore prêt à aborder ?
JM : J’avoue que je n’y ai jamais pensé. J’ai des idées vagues de la direction, mais j’ai pas de plan établi, je t’avoue que je vis beaucoup au jour le jour. Il y a plein de trucs auxquels je pense, comme par exemple la thématique des darons, que je n’ai jamais abordée. Ma musique est vraiment instinctive, je ne me dis jamais « Il faut que je parle de tel sujet. » Je me lance et ça sort tout seul, comme si j’avais un petit ange gardien qui me chuchotait dans l’oreille. Je ne suis pas fou hein, mais c’est juste que… Il y a des moments où tu es limite en transe.
A : Ça arrive quand tu écris ? Ou quand tu poses en cabine ?
JM : Quand j’écris. Parfois, j’arrives à sortir des trucs en quarante-cinq minutes, et je me demande comment j’ai fait, sachant que je suis quelqu’un qui écrit relativement lentement. Quand j’écris des trucs rapidement, et qu’en plus c’est archi chaud, j’ai l’impression d’avoir été dans un état de transe.
A : Tu écris chez toi, ou en studio ? J’ai vu aussi que tu écrivais dans le métro.
JM : Comment tu sais ?
A : Tu n’avais plus de batterie et tu n’as pas pu finir d’écrire le morceau (référence au titre « Cœur Glacé », qui se conclue brutalement sur « j’gratte ce keutru dans l’métro mais là, j’ai plus d’batterie / Putain c’est bien dommage, merde j’avais des trucs à dire », NDLR).
JM : [rires] T’es vif de ouf ! En vrai, ça écrit quand il y a des trucs à dire, mais j’écris principalement chez moi, ou dans le train quand je pars en concert. Tous les moments où j’ai un peu de temps libre, en fait. Il y a des moments où c’est un peu plus intense que d’autres, où je ne gratte pas pendant quatre ou cinq mois. Je suis quelqu’un qui jette très peu de morceaux, en général si j’en écris trois, j’en sors trois.
A : Tu arrives quand même à écrire en studio, malgré ton côté très instinctif ?
JM : Maintenant j’y arrive. Avant, j’avais une façon de travailler assez différente, j’arrivais directement avec mes textes, étant donné que j’écris assez lentement. Cette année, j’ai tenté d’écrire directement en studio, on a sorti des morceaux incroyables. Ce n’est même pas moins instinctif en studio. De toute façon, je me rends très vite compte quand j’écris quelque chose de moins bon, ou quand je sens qu’il faut que je force, et je m’arrête tout de suite. Ça prend le temps que ça prend, mais je veux être content de ce que je sors.
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