Chanceko, à cœurs ouverts
Pour son premier album, La voix dans ma tête, sorti en novembre 2023, Chanceko propose un ensemble de textes introspectifs. Ses deux années de pause lui ont permis de prendre du recul pour se renouveler et stimuler sa créativité.
Depuis 2017, Chanceko est présent dans le paysage rap français, proposant des musiques trap, rap et bossa nova principalement. Hormis sa présence sur l’EP du compositeur Pbl L’Heure Bleue (2023) et celui du producteur Binks Beatz Drip Music 2 (2022), l’artiste était aux abonnés absents des sorties solo pendant deux ans. Ce temps lui a permis de se renouveler et de dépasser les limites de sa créativité pour créer une œuvre unique. L’artiste de Seine-et-Marne revient donc avec son premier album La voix dans ma tête fin 2023. Avec cet album, Chanceko prend un chemin artistique différent mais assumé qui nous plonge dans une écoute expérimentale. Les productions proposent des instrus saccadées, électroniques mais aussi jazz qui s’accompagnent parfaitement avec l’univers artistique autour de l’album. Les trois featurings méticuleusement choisis (Josman, Jazzy Bazz et Khali) viennent accentuer l’atmosphère maussade que l’album instaure. La voix dans ma tête se veut finalement introspectif sur les paroles, novateur sur les productions et surprenant sur le fil conducteur.
Abcdr du son : Tu reviens deux ans après ton EP MALABOY, qu’est-ce qui a nourri ton inspiration pendant ces deux années ?
Chanceko : Il y a eu plein de choses. Déjà, c’est que ce qui m’a inspiré, c’est de ne pas me fixer de limite dans ma curiosité et dans ma créativité. Ça a été aussi ma propre vie, que ça soit mon entourage ou l’environnement dans lequel j’étais, vraiment tout ce qui est naturel ou humain. La nature, les voyages, tout ça.
A : Tu as eu des musiques ou des artistes qui t’ont inspiré aussi ?
En fait, je suis parti dans un truc où je voulais revisiter toutes mes influences. Donc savoir qu’est-ce que j’écoutais quand j’étais jeune ? Qu’est-ce qui me plaisait chez Lil Wayne ? Pourquoi aujourd’hui il a tant d’influence sur moi ? Je suis parti chercher toutes ces origines-là, pour vraiment comprendre ce qui m’influence et ce que j’aime J’ai écouté énormément de chansons. J’ai découvert aussi des chansons, de nouveaux styles, mais j’ai écouté beaucoup de Kanye West, de Jay-Z, de Fela Kuti, de Michael Jackson. Fela Kuki, je ne l’écoutais pas quand j’étais plus jeune, mais j’ai vraiment fait une découverte en m’intéressant à la musique, parce que j’étais curieux. J’allais à des expositions, je regardais des documentaires, tout ce genre de choses et ça m’a énormément instruit, j’en ai tiré beaucoup de bonnes choses. Ça m’aidait aussi pour les conceptions. Comme je savais que j’étais dans un mode album, je voulais savoir comment on faisait des vrais albums. Je suis parti à la base des bases, les albums d’avant, comment ils les construisaient avec les interludes, comment les choses étaient faites et tout.
A: C’est intéressant car en effet on ressent toutes ces différentes énergies et notamment sur scène à ta release party en novembre 2023. Tu as chanté avec une troupe de musiciens, on sent que tu as une vraie passion pour la musique. D’où ça devient cette sensibilité à la musique « pure » ?
C: Je pense que ça vient de mes origines. Je suis Centrafricain, mes deux parents le sont, donc il y a toujours eu beaucoup de musique chez nous. C’est un pays où la musique est au cœur de chacun. La culture est au cœur de chacun. Je pense que même après, quand les darons font à manger, etc, quand ils vont faire du bruit, battre la nourriture, des trucs comme ça, c’est toujours en rythme et en chantant. Naturellement, je pense que c’est ça s’est imprégné en moi. Quand j’ai grandi, mes parents écoutaient beaucoup de musique. Mon grand frère aussi, il m’a énormément influencé via ses goûts musicaux, tout ce qu’il écoutait, son amour pour la musique, il m’a transmis ça..
A : Tu as déjà eu l’occasion d’y aller ?
C : Non, même pas. Je suis né là-bas et ensuite je suis venu à deux ans.
A : Tu disais sur ton Instagram que la voix dans ta tête s’appelle Lucky. Est-ce que tu peux nous en dire plus ?
C : En vrai, Lucky c’est vraiment cette voix dans ma tête qui est à l’opposé de moi, mais en même temps, qui est complémentaire à moi. Quand je disais que cette voix là m’avait beaucoup aidé, c’est qu’elle m’a beaucoup poussé à sortir de ma zone de confort et à me relever, garder la tête haute, à faire les choses de manière spontanée. À explorer mes limites et à voir jusqu’où je pouvais aller. C’est en ce sens que ça m’a vraiment beaucoup aidé.
A : Et hormis la voix dans ta tête, qu’est-ce qui t’aide concrètement ?
C: C’est ma famille, c’est ma copine, c’est le sport, c’est beaucoup la nature. Passer du temps avec moi-même en vrai et réfléchir, réfléchir à me remettre en question, tout ce genre de choses. Et la musique aussi..
« J’ai voulu faire de la musique de la manière la plus sincère possible, que tout soit naturel. »
A: Donc comment t’es venue l’idée de faire un album comme La Voix dans ma Tête ?
C: C’est venu naturellement.. C’est juste qu’à la base, moi, je voulais vraiment offrir de la bonne musique et, comme je disais, ne pas me limiter en termes de créativité. Je voulais offrir une expérience qui serait la plus optimale pour l’auditeur, que ça soit en termes de sonorités, en termes de paroles. Je voulais créer un univers unique. Quand tu écoutes mon album, c’est comme si tu regardes Harry Potter et que tu es transporté dans un autre monde. Tu es à Disneyland et tu as plein de sons qui arrivent, tu as des couleurs qui viennent, des sonorités qui viennent, plein de petites particularités comme ça qui viennent. Je voulais que mon album soit un tout.
A : Pourquoi avoir eu envie de te livrer à ce moment-là de ta carrière, justement ?
C : Je pense que j’ai voulu faire de la musique de la manière la plus sincère possible. Outre même la manière dont j’allais m’exprimer, dans tout ce que je faisais, chaque démarche, je ne voulais pas qu’il y ait de filtre, je voulais que tout soit naturel. Mes cheveux, je voulais les laisser le plus naturel possible, les laisser pousser. Mes défauts, je voulais les mettre en avant, je voulais les faire sortir parce que c’est ce qui me caractérise le plus et je tenais à les assumer. Et dans cette démarche là, logiquement, j’avais envie aussi de dire ce qui me plaît, de dire ce que je ressens sans qu’il y ait de filtre. Et aussi parce que je l’assume et parce que ça fait du bien aussi de mettre des mots sur ses ressentis. C’est comme un journal intime que je mets en musique.
A : Ton premier titre démarre avec une voix d’un thérapeute qu’on peut supposer être le tien depuis un an et demi. Qui est cette voix ? Pourquoi avoir commencé l’album comme ça ?
C : Cette voix, c’est Marvin Mehala. Il est un très bon comédien en voix, très talentueux. C’est parce que je voulais retracer un peu mon parcours après la sortie de MALABOY. C’est pour ça qu’on a pris un an et demi. Là, c’est à partir du moment où il y a un an et demi, j’ai vraiment quitté les réseaux et tout ce genre de choses, j’ai fini ma tournée et j’ai décidé de vraiment prendre du recul par rapport à toutes ces choses là. Je voulais juste tout simplement retracer un peu mon parcours depuis ce point de départ là. Je ne savais pas exactement comment le mettre en musique. C’est pour ça que j’ai eu l’idée de mettre cette voix off avec qui je pouvais discuter et avoir une conversation. On suppose que c’est un thérapeute, mais peut-être que c’est la voix dans ma tête. Peut-être pas…
A : Dans pas mal de titres, tu parles de la déception en amitié, de la solitude, de la vie d’artiste. Notamment dans « Accalmie » où tu dis : « J’ai retrouvé la raison. », « Nique la fame et les réseaux, n’’rempliront pas mon frigo, n’’m’aideront pas à être plus heureux… » Quel recul as-tu sur ces sujets désormais ?
C : Je pense que je suis devenu beaucoup plus mature et j’assume pleinement les responsabilités qui sont face à moi. Quand il y a une épreuve, je l’assume. Je pense que je suis devenu beaucoup plus responsable, que ça soit dans la manière dont je vais traiter les gens qui sont autour de moi ou prendre soin de moi-même, me concentrer sur mes sociétés, sur ma musique, sur mon label, tout ce genre de choses, ça m’a fait me concentrer sur l’essentiel. Ça a enlevé tout le superflu, tous les trucs qui étaient à côté. Vraiment, je me concentre sur l’essentiel et j’ai pas peur d’y aller, d’assumer. Même si je suis tout seul pour affronter ces épreuves là, je sais que j’en suis capable et qu’en tout cas, le peu de gens qui est autour de moi, c’est des gens sur qui je peux compter, c’est des gens de confiance.
A : Dans « État Second PART. 2 », le champ lexical de la voiture est omniprésent. Que signifie la voiture pour toi ?
C : Je suis tout le temps dans ma voiture. Et en même temps, je trouve ça formidable, parce que c’est un truc de fou d’avoir une telle liberté grâce à cet objet- là. Le matin, je suis à Paris, l’après- midi, je suis en Belgique, le soir, tu me verras je ne sais pas où et ça m’aide vraiment à me déplacer, à être partout. Donc ça, je trouve ça fabuleux. Aussi pour écouter la musique, c’est incroyable, c’est dans les meilleures conditions. J’ai fait ce projet là, je pense, pour pouvoir l’écouter tranquillement dans ma voiture et même les mix, je voulais que ça sonne bien dans ma voiture. C’est une priorité pour moi que ça sonne bien dans la voiture. Aussi, ça m’a ouvert l’esprit. Je vois plein de paysages quand il y a des couchers de soleil. J’adore les contempler quand je suis dans ma voiture, quand je roule et tout. Ça fait partie du personnage de la voix dans ma tête, ça fait partie de Chance, ça fait partie de Lucky.
« Je voulais offrir une expérience optimale pour l’auditeur en termes de sonorités et de paroles : un univers unique. »
A : Comment s’est créé le feat avec Josman ?
C : La première fois qu’on a discuté ensemble, c’était fin 2021 ou début 2022. Je me voyais bien faire un featuring avec lui parce que quand je l’avais écouté, j’étais dans une période où je faisais plus trop de morceaux. J’étais à la fin de MALABOY, c’était sorti en juillet, on était en fin d’année 2021 et je ne faisais pas du tout de son. Après la sortie de cet album, j’ai eu un long moment où je n’ai pas touché au micro. Mais un jour, j’ai décidé d’écouter du Josman et ça m’a redonné goût à la musique, ça m’a redonné envie de faire de la musique. C’est pour ça que je l’ai gardé en tête et c’était très symbolique pour moi de l’intégrer dans ce projet là parce que ça a vraiment débloqué quelque chose en moi de le voir parler avec ses mots, le flow qu’il a, c’est naturel pour lui, il n’essaie pas d’être quelqu’un d’autre. Vraiment, ça m’a beaucoup motivé. À partir de là, je l’ai contacté. On s’est vu quelques temps après en studio, après la sortie de son projet, après son Olympia dont j’ai fait la première partie. On s’est vus quelques temps après, je lui ai parlé un peu du concept de mon projet, etc. Je lui ai fait part du fait qu’il était un des artistes qui m’avaient donné envie de refaire de la musique à ce moment-là. Ce que j’aime bien en plus, c’est que ça rajoute de la légèreté au projet parce que c’est vrai que parfois, ça peut être très expérimental. Quand tu sors de « S.o.L.o », il y a la prod intense et tout, et là, ça ramène un peu de légèreté.
A : C’est un bon titre de transition.
C : Oui, vraiment le soleil qui jaillit du printemps.
A : Justement c’est marrant d’utiliser Josman pour le soleil, parce que son univers est plutôt sombre et maussade.
C : Absolument. C’est beau.
A : Si on passe à la deuxième partie, avec Jazzy Bazz, le titre sans refrain « Etat Second PART.2 », pourquoi lui sur ce titre ?
C: Parce que, outre le fait que ça soit un lyriciste hors pair et qu’il s’exprime ultra bien. C’est parce qu’aussi, on a vraiment eu une bonne relation ensemble. Il m’a toujours conseillé dans la sortie de mes projets. Il a toujours été au rendez-vous lorsque j’en avais besoin, quand j’avais besoin de conseils. C’est vraiment une très bonne personne que j’apprécie. Je lui ai demandé de raconter l’histoire à sa manière, de donner son point de vue avec d’autres mots que les miens et personne d’autre que lui pouvait le faire.
A: Justement, à un moment dans le titre, il dit « Comment discerner les voix de Chance, Lucky et Suerte ? » C’est qui Suerte ?
C : Swirthy ? C’est juste pour la rime ! [rires] C’était aussi pour justement rajouter un peu de suspense. On se demande : « Est-ce qu’il y a une troisième voix ? » En fait, l’album c’est un film auditif, tu vois. Donc, c’est comme dans un film, parfois, il y a des éléments qui arrivent et tu ne sais pas vraiment les expliquer.
A : Justement, l’album s’appelle La voix dans ma tête, mais est-ce qu’il n’y en a réellement qu’une seule ?
C : Je pense qu’en général, on a toujours deux voix dans notre tête. Je pense que tu as celle de la raison et celle du cœur. Celle qui est un peu moins raisonnable c’est celle du cœur. Puis celle qui est juste. C’est pour ça que je ne la compte pas vraiment.
A : « Sorry » est le titre le plus long de l’album et tu te livres énormément. Tout est réel ? Tu te sens vulnérable d’avoir sorti un titre comme celui-ci ?
C : Non, mais après, en vrai, tout ce projet est quand même inspiré pas mal de ma vie, de ce que j’ai pu traverser, etc. C’était pareil, j’ai voulu retracer un peu mon parcours, même si je le scénarise un peu et que je le rends un peu fictif, etc. Tout est vraiment inspiré de faits réels. Tu as mentionné la vulnérabilité et je voulais ajouter quelque chose sur ce sujet là. Je pense qu’ avec la sortie de ce projet- là, il y en a beaucoup qui prennent la vulnérabilité comme de la faiblesse. Parce que, par exemple, après la sortie de « Un Dimanche », je croisais des gens, ils étaient en mode : « Chanceko, mais ça va ? », « mais tu es sûr que ça va bien ? » Alors que je suis au top de ma vie. Je suis fier du projet que je fais. Je n’ai jamais été en meilleure shape physiquement. Je prends les meilleures décisions de ma vie. Ce n’est pas parce que je suis vulnérable dans mes sons et que je suis sincère, que j’exprime chaque ressenti, etc, que ça ne va pas. Au contraire, ça m’aide à aller mieux et c’est ce qui fait avancer. Il y en a beaucoup qui prennent la vulnérabilité pour de la faiblesse ou un signal d’alerte. Mais vraiment tout ce que je raconte dans mes morceaux, dans ce projet, c’est une infime partie de toutes les belles choses, toutes les autres choses qui me sont arrivées.
A : Justement, sur « Sorry », c’est Ryan Koffi le compositeur. Comment s’est passée cette connexion ?
C : Ce son, on l’a fait en 2020. Quelques temps après la sortie de de mon EP Gaura, on s’était attrapés en studio et tout. Je ne sais plus si c’était les personnes avec qui je bossais à l’époque qui l’avaient convié ou si c’était lui qui avait tenu à être invité. Je ne m’en souviens plus exactement de ce truc-là, mais ce son s’est fait à ce moment eti il était beau, donc j’ai vraiment tenu à le garder depuis tout ce temps. En fait, à la base, moi, je le voulais pour un Colors, celui-là. Quand je l’ai fait, j’ai toujours imaginé que ça allait être un Colors. Donc je l’ai toujours gardé sur le côté en attendant que mon Colors arrive. Malheureusement, il est pas arrivé. [rires] Dernièrement, par contre, on a bossé les violons avec la violoniste Elvy qui a bossé sur le projet, c’est elle qui a rajouté tous les violons sur « État Second PART. 2 » et « Accalmie ».
« Avec la sortie de ce projet là, beaucoup prennent la vulnérabilité comme de la faiblesse, alors que je suis au top de ma vie. »
A : Sur le titre « Un lundi », il me semble que c’est le seul où tu parles explicitement de ta famille. Tu cites ta maman, tu cites ton papa, tu cites ton cousin Adamo. C’est important pour toi que ta famille te soutienne dans ta musique ?
C : Je pense que c’est même pas que dans la musique, c’est juste être près de ma famille, d’être en bons termes avec eux, de voir mes petits frères grandir, de pouvoir passer du temps avec mon père, avec ma mère. Il n’y a rien de plus important que ça. Moi, j’adore assister aux matchs de mes petits frères quand ils ont leurs matchs de handball, leurs matchs de foot. Quand ils ont des bonnes notes à l’école ou des difficultés ou quoi. J’adore être là pour eux, répondre présent et tout. La famille, il n’y a rien de plus primordial que ça. En plus, j’aimais beaucoup ce contraste créé par rapport à « Un dimanche ». Ce que j’ai voulu instaurer, c’est que sur « Un dimanche », on entend parler une voix froide qui est celle d’un thérapeute, quelqu’un que je ne connais pas vraiment. En fait, plus on avance dans le projet, plus on sent que Chance se régénère, Chance guérit, etc. Puis on clôture ce projet avec la voix d’une personne que je connais. Je trouvais ça très symbolique pour fermer un peu ce chapitre avec Lucky, avec tout ce genre de choses, que ça soit une voix que je connais, qui est proche de moi. C’est pour ça que je n’ai pas remis la voix d’un thérapeute à la fin, ça me tenait à cœur de finir sur la voix de quelqu’un de ma famille.
A : Tu parlais de ta famille, mais tu disais dans une interview Red Bull en 2021 que quand ton son est terminé, tu le fais écouter, à tes deux petits frères et à ta maman. Donc comment ont-ils ont réagi pour ce projet?
C : Je ne l’ai pas fait écouter. Ma mère l’a découverte à la release party comme tout le monde.
A : Ah oui ils étaient présents !
C : Ouais ! Et la raison pour laquelle je ne voulais pas leur faire écouter avant, c’est parce que je voulais que ça soit une expérience pour tout le monde. Je ne voulais pas juste faire écouter ça comme ça. Mais mes petits frères, ils m’ont quand même beaucoup aidé. Parce que c’est avec eux que j’ai développé des concepts du projet, ou sa colorimétrie. Parfois, je demandais à mon petit frère : lui, il adore dessiner, donc je lui disais, une après-midi : « dessine moi ce que ça représente pour toi, la voix dans ma tête, qu’est-ce que ça veut dire pour toi ? » Et je lui ai donné des couleurs à utiliser, celles que j’ai voulu instaurer pour le projet, pour chaque personnage. J’ai voulu instaurer le rouge, le vert et le noir. Ce sont trois couleurs qui représentent le projet pour moi. Le noir, c’est pour Chance quand il doute. Le rouge, c’est pour Lucky qui est très extravagant, très voyant. Et le vert, c’est pour Chance une fois qu’il s’est débarrassé de tous ces mots de Lucky, etc.
A : Quel est ton titre préféré de l’album ? Et pourquoi ?
C : Ça, c’est chaud. [rires] C’est criminel. Mais, je pourrais te donner trois titres. Je kiffe « La voix dans ma tête ». Je kiffe « Ces choses que tu ne sais pas » et « État Second PART. 1 ». Je les kiffe parce que j’ai pris du plaisir à les faire. Je les ai travaillés et je suis allé jusqu’au bout. Je pense que c’est de la musique que j’ai toujours rêvé de faire. « État Second PART 1 », j’ai toujours rêvé de faire un son comme ça avec une telle intro puis avec une seconde partie où je rappe. En plus, je raconte une histoire et le son s’est fait trop naturellement. Quand j’ai écrit mon couplet, j’ai dû le faire en 10-15 minutes. On a eu des idées de changement de voix. Parfois, ma voix se coupe, etc. Un coup, elle est grave, un coup, elle est aiguë, etc. Je me suis vraiment amusé à faire ce son- là. Je pense que c’est des sons que j’ai toujours rêvé de faire et c’est pour ça que je les apprécie beaucoup.
A : Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
C : Pour la suite, c’est de continuer à être curieux. J’ai besoin d’être curieux. J’ai besoin d’éveiller ma curiosité musicale, c’est ça qui m’a rendu plus fort aussi.
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