1312.

Lansky Namek clippe « Je ne suis qu’un chiffre »

Après Ombre est lumière, La Colombe et le Corbeau, Nyx et Erèbe, etc., le rap marseillais a son Pile ou face. Avec six titres, la Marseillaise impose une voix cassée, intense, tout droit sortie de La Plaine. Une voix de rappeuse qui, au fil de l’EP, critique le monde comme se critique elle-même. Lansky Namek ne donne pas tellement dans le son local post-Jul, mais le sien commence, par petits traits, à être identifiable: un sens de la mélodie qu’un gène foncièrement rêche, cassant, vient pirater. Celle qui disait petite à sa mère « je t’aime comme l’OM », et qui a le logo du club tatoué sur le mollet est aussi beatmakeuse. Elle produit notamment l’intro très boom-bap de cet EP, « Je ne suis qu’un chiffre », dont le thème, la forme et l’interprétation font ressusciter la Keny Arkana des années 2000. La comparaison est sûrement trop évidente, trop facile : mais c’est un compliment. Cette intro a été mise en images vendredi, dans une tradition de clips qui font se succéder des visages hétéroclites mais tous marqués par la vie, à laquelle la rappeuse prête sa voix tour à tour. Leurs joues sont tatouées d’un code-barre – c’est le thème du morceau, la manière dont ce monde obsédé par les chiffres change même les êtres humains en « valeur à ajouter ou à soustraire » – dont les premiers numéros sont 1312. Les détails sont importants.