JD Walker
Our condition
Ayant délaissé le pseudonyme de Loganprojects pour mieux renaître un an plus tard avec son blaze originel, JD Walker nous revient avec ce neuf titres après deux longs formats : « Bleed the Resevoir » en 2000 et « Character assassination » en 2001. Tous deux d’assez bonne facture et porteurs d’espoirs quant à la suite de son parcours discographique, c’est donc avec un enthousiasme légitime que l’on pouvait prêter l’oreille sur cet EP.
La recette utilisée sur »Our condition » est identique : instrumentaux froids, sombres et oppressants. Désormais rompu à poser sur des beats écrasants et relativement lents, le MC de Portland applique ce même principe au cours d »Our condition’, pour mieux y clamer des textes pour le moins torturés. Il étale sur le titre central du EP ses états d’âmes, avec le soutien de Lifelike, quant à notre condition, à nous, humains. Et pour rajouter de l’émotion à son propos, JD Walker a cette particularité de faire passer du rythme dans son flow au travers d’intonations qu’il ajuste sur les mots qu’il estime importants.
Si l’ancien membre des Live poets, groupe qu’il formait avec les désormais Anticon Sole et le DJ Moodwing9, continue paisiblement son parcours, c’est à raison qu’on peut qualifier celui-ci de plus en plus ténébreux. C’est malgré tout l’univers qui semble le mieux
convenir à sa voix et surtout à ses textes graves. Le sinistre ‘Heartburn revisited’ est là pour en attester. Le sample lugubre y est volontairement mis en retrait, afin qu’on puisse le discerner entre les temps d’un beat imposant.
Le troisième titre, ‘Lullaby’, lo-fi à souhait, fait de cloches légères, permet au MC de jouer encore un peu plus sur sa voix et
de se rapprocher du chant par instant. Omens continue par ailleurs dans le même registre. Carrément chanté sur une guitare cette fois-ci au cours de deux petites minutes. Ca varie, et c’est plutôt réussi. Et c’est ouvert et ponctué par des scratchs, c’est donc tout à fait hip hop…
»Our condition » est donc complètement dans la lignée des précédentes sorties de JD Walker : à la fois grave, nuancé et sans temps mort. Il ne nous reste dorénavant plus qu’à attendre le long format qui devrait logiquement suivre ce neuf titres assez séduisant.
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