DJ Muggs
Soul Assassins 2
DJ Muggs sort la suite de Soul Assassins et ramène une belle brochette d’invités.
Octobre 2000. Lawrence Muggerud A.K.A DJ Muggs producteur émérite (re)connu avant tout pour son travail avec Cypress Hill donne une suite au premier volume de The Soul Assassins compilation sombre sortie trois années plus tôt. Le packaging est soigné, le livret plein de photos de ses Soul Assassins copieusement tatoués et armés, mais aussi inspirés par les haschischins. Cette tribu arabe, à l’origine du terme « assassin », effectuait des raids meurtriers contre infidèles et hypocrites ; le tout sous l’effet apaisant du haschich. Une philosophie et métaphore épousée par DJ Muggs et ses troupes responsables d’un véritable massacre musical.
« What’s up boppers, thugs, gangstas, all you people with ear to the street…this next hour is for you. »
L’introduction de Miss Jones a le mérite d’être explicite et de nous plonger directement au cœur de cet univers sombre, violent dédié à la rue et à ses champs de batailles. Les combattants mis en scène viennent de l’est comme de l’ouest des Etats-Unis, mêlant stratégiquement grosses pointures (Kool G Rap, Goodie Mob, GZA, Cypress Hill) et jeunes MCs prêts à risquer leur street credibility au front (Self Scientific, Krondon, Phenam). L’alchimie entre les générations prend plutôt bien et on se délecte des productions obscures, tendant parfois vers le rock (à l’image du ‘You better believe it’ de Xzibit et King Tee). Une fusion pleinement assumée par Muggs, déjà auteur d’un virage très électrique sur le dernier album en date de Cypress Hill Skull & Bones. Cette évolution à défaut de nous rendre enthousiaste, nous laisse pour le moins sceptique, voire particulièrement songeur et (déjà) nostalgique…
Au delà des considérations mercantiles de DJ Muggs, apprécions les quelques succès d’une compilation efficace à souhait. Grosse réussite de cette compilation, « When the fat lady sings » bénéfice d’une boucle soignée, envoûtante, contrastant avec le phrasé inimitable d’un GZA toujours aussi….génial. Le new-yorkais Hostyle (de Screwball) réussit lui aussi son échappée solo, le temps d’un « Victory & Defeat » produit par Alchemist (auteur du cinglant ‘Stickers are hidin » pour les Californiens Dilated Peoples.) Mention bien aussi à ‘Don’t trip’, nouvelle démonstration d’emceeing pour B-Real et sa voix nasillarde ou encore ‘When the pain inflicts’, sage réconciliation entre East et West Coast.
Au final, si ce second volume des Soul Assassins surprend peu, il n’en reste pas moins diablement efficace et tout à fait dans la lignée de son (digne) prédécesseur. C’est finalement déjà pas mal.
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