L’aventure Mafia Trece ne dure pas très longtemps, puisque L’Envers du décor constitue l’ultime sortie du collectif, deux ans après ses débuts discographiques. Plus cohérent et moins bordélique que Cosa Nostra, cet opus doit notamment sa qualité à la formule magique de Fred Dudouet. Le Magicien produit une moitié de l’album, l’autre naissant du travail de DJ Effa. Ensemble, ils posent un décor sonore qui sied parfaitement aux narrations très cinématographiques (“Volte-face”, “A bout de souffle”) de Mooven’s, Echos du Sud, ou encore Southcide 13. Ce dernier groupe développe d’ailleurs brillamment son style west coast sur le superbe « Family G.Funk » avec Leeroy. Yannick est toujours de la partie, un an avant de casser la baraque avec « Ces soirées-là », et la Mafia du treizième arrondissement fait déjà le pont avec le répertoire populaire, reprenant quelques mélodies et références fameuses à son compte sur le morceau introductif. Au final, L’Envers du décor est un album riche en styles, en inspirations et en sonorités, des guitares dynamiques de « J’étais, je suis, je serai » ou « Nerfs à vif » au violon triste de « Confession ». Et s’il n’a pas eu autant de succès que son prédécesseur, le redécouvrir après vingt ans est un plaisir surprenant.