La quatorzième cérémonie des Victoires de la musique voit naître une catégorie nouvelle dédiée au rap. Elle met alors en concurrence MC Solaar, NTM, Ärsenik, Stomy Bugsy et Manau. Ce sont les « Bretons » de Manau (en réalité ce sont de véritables parisiens) et leur album de rap celtique qui l’emportent, à croire que le souffle régionaliste plaît à la profession. Sans doute a-t-elle alors apprécié l’arrivée sur scène d’IAM, nominé dans deux catégories, à savoir celle du groupe ou artiste de l’année et celle consacrée aux musiques de film, pour Taxi. « Montés à Paris » pour l’occasion comme l’exprime Michel Drucker en ouverture de séquence, les Marseillais débarquent cagoulés à l’Olympia, vêtus de blousons en cuir noir et de treillis, se donnant des airs de séparatistes corses. Ils interprètent « Independanza » entourés d’un plein régiment de figurants, et défendent un territoire culturel et des idéaux moraux qu’Akhenaton verbalise dans un bref discours une fois le morceau fini. L’ambiance se fait plus légère quelques instants plus tard, quand le maître de cérémonie se trouve paré d’une écharpe de l’OM et chambre tout ce petit monde.