Groove Magazine
Hors-série spécial Marseille
En 1997 et 1998, le rap marseillais est à la fête : sortent, dans l’ordre, L’École du micro d’argent, Les Chroniques de Mars, Si Dieu Veut… et Où je vis. En 1999, Troisième Œil, Freeman, Def Bond et Faf Larage se lancent, profitant de la dynamique positive pour écouler en bon nombre des albums moins marquants que ceux précédemment cités. La scène phocéenne a alors un certain pouvoir de fascination et tout ce que l’entourage d’IAM – ou ce qui est considéré comme tel – produit semble promis au succès. L’équipe de Groove magazine l’a bien compris et fait le choix de consacrer son septième numéro hors-série à la ville (déjà) dirigée par Jean-Claude Gaudin Skywalker. Au sommaire : une visite guidée du centre-ville avec K-Rhyme Le Roi, un article sur les rappeuses locales ou un classement des disques les plus marquants du rap marseillais. Mais aussi un portrait croisé de la Fonky Family et de Peter Luccin, avant que celui-ci ne trahissent son monde en signant au PSG. Et que serait un numéro spécial Marseille sans une interview du taulier, Akhenaton ? Pas grand chose, pour sûr. Groove s’exécute donc et va rencontrer un AKH bien chafouin. Car, si les disques se vendent comme des petits pains, le ver est dans la pomme. « Avant, j’avais une règle un peu protectionniste qui disait que je ne travaillerais qu’avec des jeunes de Marseille. Aujourd’hui, quand je tire sans méchanceté le bilan du relationnel sur quelques années, je me dis que je n’ai plus cette envie » déclare Akhenaton, visiblement irrité par « Sans titre » de la Fonky Family. Le rappeur dépeint une nouvelle garde ingrate et polluée par des entourages toxiques, affirmant « Si un groupe vient nous voir, ses potes le traitent de lèche-cul d’IAM ». Groove pensait saisir une scène marseillaise irrésistible, euphorique et soudée : trop tard, la bascule était en cours.