NTM scindé, Kool Shen n’est pas le seul à monter une équipe et des projets. Son ex binôme bâtit une entité : B.O.S.S, pour Boss Of Scandalz Strategy. À l’été 1999, le collectif de Joey Starr envoie B.O.S.S. vol.1, quelques mois avant que ne sorte le maxi IV My People et les deux ont un point commun : la présence de Serum. Sur ce premier volet des sorties B.O.S.S., c’est le patron des scandales qui assure lui-même la production instrumentale, épaulé par DJ Spank, tandis que DJ Naughty J est aux platines. Il ne prend en revanche pas le micro, laissant toute la place aux plus jeunes, dont certains le suivront un moment, à l’instar de Fat Cap et Iron Sy. Ce sont également les premiers pas microphoniques d’un groupe qui marquera au fer rouge la décennie suivante : Sniper est invité à clore l’album, dans une ambiance rap-dancehall qui sera en fin de compte le meilleur résumé de l’école B.O.S.S., à la croisée des genres, entre le rap des caves d’Île-de-France et les Sound System west indies. Ainsi passe-t-on de Tunisiano qui rappe en arabe à Sheol (futur Blacko) qui toaste, de Lord Kossity qui rugit à propos de sexe aux 2 Trépides qui développent un rap conscient et tristounet.