Le Secteur Ä commémore les cent cinquante ans de l'abolition de l'esclavage
22 mai 1848. Les esclaves de Martinique se défont enfin de leurs chaînes, un mois après la promulgation de l’abolition de l’esclavage en France. 150 ans plus tard, c’est la date choisie par Kenzy pour organiser un plateau regroupant les groupes managés par Secteur Ä à L’Olympia, lieu mythique s’il en est, qui n’avait que peu accueilli de rap jusqu’ici. La commémoration de l’abolition de l’esclavage sera le fil rouge de la soirée : musiciens en tenue traditionnelle, Neg’ Marrons en guenilles (en hommage à ceux qui leur ont donné leur nom), on vient faire la fête mais on prend aussi position à une époque où la question est encore moins abordée qu’aujourd’hui. La salle est pleine à craquer (un débrouillard aura ouvert la sortie de secours), le public varié (grâce aux succès de “Mon papa à moi”, “Viens voir le docteur” ou “Je zappe et je matte”) et la soirée et celle du lendemain seront des réussites. Les Neg’ Marrons (qui sont encore 3) accompagnés de China Moses enflamment la salle (“Ménage à 4” et sa reprise de “Mr. Big Stuff” de Jean Knight), Stomy harangue le public du haut des enceintes comme s’il chantait “Je flirte avec le meurtre” mais n’interprète que ses succès radio, les frangins en croco d’Arsenik sont le clou de la soirée pendant que tranquillement, d’anciens Wailers accompagnent l’organisation sarcellite (pour le plus grand plaisir de MC Janik). Déceptions cependant : Stomy et Passi ne feront aucun titre du Ministère ÄMER et Doc Gynéco n’est pas en état de grand chose (merci à Calbo pour les backs), ni de se souvenir de ses textes ni de remonter sur scène quand il en descend… préfigurant ce que Bruno deviendra pendant les années suivantes.