Kabal - États d'âmes
Après un maxi en 1995 et un EP en 1996, il était temps pour Kabal de passer au long format. États d’âmes sort donc à l’été 1998 après avoir été enregistré l’année précédente. Il est peu de dire qu’il s’agit d’un disque difficile d’accès : la noirceur de l’ambiance, la voix rocailleuse (doux euphémisme) prise par D’, les textes parfois cryptiques, tout ça a de quoi rebuter. Mais une fois l’effort fait, pour les non-initiés, de passer outre ces obstacles, États d’âmes se révèle un album fascinant et d’une cohérence rare, traversé par la thématique de l’altérité. La prison, l’écologie, le diktat des apparences… Clairement, on n’est pas là pour se taper sur le ventre. Mais la capacité de Djamal et D’ à écrire juste quel que soit le sujet impressionne, tout comme l’écrin sonore gothique créé par DJ Toty et Professor K. La proposition artistique est forte et assumée et, contrairement à ce que l’on aurait pu craindre, elle a plutôt bien vieilli. « Le Dormeur du Val », « Masquarade », « Au bord du ruisseau » sont même tout autant – et malheureusement – d’actualité qu’en 1998.