« On est tous soudés, comme des maillons. » Avant une série de déceptions pour ceux qui faisaient partie du label, « IV My people » a d’abord été un anthem exprimant comme rarement la notion d’unité. Né d’une production de Madizm et des croisements qui s’opèrent entre Kool Shen, Zoxea et Busta Flex depuis deux ans, le premier titre du collectif naît au studio Planète Sun, où tous ceux qui entourent de près ou de loin Kool Shen sont toujours fourrés. C’est alors que Busta Flex enregistre son album que l’alchimie se produit, au point que même Joey Starr, à l’origine pas prévu sur le morceau, ne pourra s’empêcher d’y participer. Avec une esthétique héritée des clips du quatrième opus du Suprême Nique Ta Mère, une volonté farouche que ça continue de sentir le hall et surtout une virtuosité stylistique et technique hors-norme, « IV My People » dépasse la modeste volonté de « représenter les siens » pour devenir un hymne culte. Déflagration sonore dont le label n’arrivera jamais à rééditer l’intensité (malgré quelques titres excellents dans la foulée et l’éclosion de Salif), le titre sert de clôture aux concerts de la tournée de NTM la même année. Et fédérera des centaines de milliers de fans, qui espéraient voir là les prémices de la succession du rap dont Kool Shen et Joey Starr étaient censés être les locomotives.