Compilation Le Diamant est éternel
1998 est une année majeure pour le turntablism et les DJs. La France peut alors (et encore aujourd’hui) s’enorgueillir d’une scène brillante et hyper active, n’ayant pas à rougir de la comparaison face aux monstres sacrés de la scène californienne que sont les Invisibl Skratch Piklz, Beat Junkies et autres, sans parler des X-Ecutionners à New York. Mais vingt ans après les premiers morceaux de rap, 1998 confirme que les stars d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui aux yeux du public. Lui n’a désormais d’yeux que pour les rappeurs. Les DJs sont devenus des hommes de l’ombre. Chose inimaginable pour Dee Nasty, qui en tant que « tonton » français de la discipline, convie sur un album les meilleurs DJs Français. Le Diamant est éternel respecte les goûts et les influences de chaque invité. La preuve ? « Le beat qui tue », devenu un classique rassemblant Cutee B et Mourad, le plus scred des rappeurs de la Scred. Dans un autre registre DJ Nasser et Driver ambiancent la compilation avec le titre « Inspecteur Nasser », sorte de mix entre inspecteur Gadget et inspecteur Tahar sous funk. Le regretté DJ Mehdi quant à lui signe l’une de ses plus belles productions aux accents blues et au spleen constant. Crazy B et Faster Jay nous offrent une leçon de scratch et font la promo de leur breakbeats « Genius Touch » en utilisant les sons disponibles sur leur Tools. Mais parler du Diamant est éternel vingt ans plus tard, en plus de louer le rôle de Dee Nasty auprès d’un turntablism français devenu aussi adulte qu’ambitieux, est aussi l’occasion de saluer la mémoire de Big Brother Hakim qui y avait signé le prémonitoire « Je pars ».