Concert

Svinkels au New Morning

Repérés par un certain Emmanuel de Buretel plus fasciné par le côté Wu-Tang de leur DJ Fred Lansac que par l’exécution en règle de champs lexicaux par Gérard Baste, Nikus Pokus et les avis tranchés de M. Xavier, les Svinkels s’apprêtent à sortir leur premier disque. Ce sera un EP, édité par le tandem Delabel et Kif Records. Label de Faster Jay oblige, Guts en assurera la production exécutive. Mais ici, ce n’est pas ce qui nous intéresse. Car avant même ce premier effort, les Svinkels sont précédés d’une réputation solide, très solide même. Dans Paris intra-muros, ils sont l’un des groupes de rap qui fait parler de lui depuis deux ans via des concerts dans les bars de la capitale. Le bruit court que ce sont les seuls MCs à rapper la fête, et que même s’ils ne loupent jamais une occasion d’être défoncés ou ivre-morts, leur écriture est plus subtile qu’elle n’y paraît. Déjà, leur petit public les associe à ce que le rap français peut tirer de l’esprit des Beastie Boys ou de Cypress Hill. Forcément un peu franchouillards, foncièrement tiseurs mais surtout conscients de leur réputation et portés sur le jeu de mots, les Svinkels instaurent donc une tradition. Munich a sa fête de la bière ? L’Irlande a sa Saint Patrick ? Alors le Svink’ et son public auront chaque 8 juin leur fête de la 8.6, l’aussi fameuse qu’infâme Bavaria. Deux ans plus tard, le mini-hit « Réveille le punk » scellera l’image alterno et punk d’un groupe qui voulait pourtant vraiment faire partie du rap français.

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