Comme énormément d’autres groupes de rap, la discographie de La Relève se résume à un seul projet. Mais quand celui-ci a été réalisé en collaboration avec The Roots, on peut considérer que vous vous différenciez de la masse. La Relève entre en contact avec ?uestlove et les siens par le biais d’une amie commune. Les deux formations partageant l’amour des instrumentations live, le courant passe vite et bien. S’ensuivent quelques sessions de studio, qui donneront l’épine dorsale de l’EP Retour aux Sources. Le morceau phare, le remix de « La Violence » avec Black Thought, tournera pas mal avec son refrain imparable et son ambiance tranquille malgré l’amertume du propos. La Relève se retrouvera même à faire les premières parties de The Roots en France. Malheureusement, pour diverses raisons, Retour aux Sources n’a pas vraiment le succès escompté et le parcours de La Relève s’arrête à peu près là. Une aventure qui a tourné court certes, mais qui a également dû laisser des tonnes de souvenirs.

Stéphanie Narjiss Ménard et Vincent Stora

(Collaboratrice de Night & Day et cofondatrice d’Artikal, fondateur d’Artikal)

« On découvre La Relève un peu par hasard. Ils revenaient de Philadelphie où ils avaient enregistré un quatre titres avec The Roots. Contrairement à ce qu’ils pensaient au départ, ils avaient du mal à trouver un deal pour le sortir. Au culot, on leur a dit qu’on pouvait s’en occuper. On est allés voir Patrick Colleoni, directeur artistique chez Night & Day, pour lui demander s’il avait possibilité de le sortir et il nous répond que oui. Il a fallu étoffer un peu pour en faire un EP. On a donc enregistré deux ou trois morceaux supplémentaires à Paris. C’est le premier projet qu’on sort avec Artikal. C’était juste avant que The Roots n’explosent, ils avaient déjà du succès mais ça restait un truc de connaisseurs. Du coup La Relève a fait toutes les premières parties sur leur tournée française et nous on les accompagnait. Malheureusement l’EP n’a pas eu le succès espéré. Pour un projet indépendant ça n’a pas mal fonctionné en termes de ventes, mais on attendait mieux. Un détail qui n’a pas joué en notre faveur c’est la loi sur le quota de titres français à jouer en radio : comme il y avait de l’anglais, c’était plus compliqué d’avoir des passages sur les ondes. La Relève a été sur la compilation Police qui est sortie plus tard dans l’année, mais n’a plus continué ensuite. » (Propos recueillis par L’Abcdr du Son, octobre 2017)