La fin d’une année charnière pour le Secteur Ä. D’un côté, l’époque Ministère A.M.E.R. et son lot de provocations se termine sur une grosse prune. De l’autre… La prune en question a dû être réglée sans trop de difficultés, tant tout ce que touche la secte Abdoulaï marche alors du feu de Dieu. Passi a vendu un demi-million d’exemplaires de l’album Les Tentations et la folie « Papa Gangster » commence pour Stomy. Rue Case Nègres de Neg’Marrons a connu des ventes honorables, et dans l’ombre les frangins d’Arsenik fourbissent leurs armes sur compilations et en featuring. Mais surtout, Doc Gynéco fait une incursion dans le mainstream inédite pour un rappeur français. Côté disques, Rita Mitsouko et Julien Clerc l’invitent sur leurs projets respectifs. Côté télé, on s’arrache Bruno Beausir, sa bonne gueule, ses textes de polisson et sa nonchalance. Il y a parfois un brin de condescendance chez ses hôtes mais qu’importe : doucement mais sûrement, le Doc s’immisce dans la culture populaire française. Ainsi, le 25 décembre au soir est diffusée l’émission Mes Amis, mes amours produite par Maritie et Gilbert Carpentier et consacrée à Charles Aznavour. Entre Dany Brillant, Serge Lama et Patricia Kaas, Gyneco y interprète « La Bohème », accompagné d’Assia. Un sacré symbole, même si le Doc nous avait bien dit de le classer dans la variet’.